​Le système nerveux autonome parasympathique

Le système parasympathique a pour principale fonction de réguler les activités qui permettent de conserver et de rétablir l'énergie de l'organisme pendant les périodes de repos ou de récupération. Les réponses parasympathiques sont la salivation, le larmoiement, la miction et la défécation.
Dans le cas de la défécation, c'est le nerf vague qui est chargé de transmettre l'impulsion nerveuse du système parasympathique, du système nerveux central jusqu'au côlon. Lorsque ce nerf a un problème, le processus de défécation peut être gêné. Il peut arriver, par exemple, que la vertèbre C1 se décale. Dans ce cas, la solution peut passer par un traitement d'ostéopathie.
Les neurotransmetteurs qui contrôlent le système parasympathique sont l'acétylcholine et certains peptides, comme la cholécystokinine. Ainsi que l'explique cet article, leur fonctionnement peut être altéré par les exorphines ou les peptides opioïdes provenant du gluten des céréales et de la caséine du lait.
 

L’hypothyroïdie

La constipation est l'un des symptômes de l'hypothyroïdie. Lorsque l'hormone thyroïdienne est insuffisante, de nombreuses fonctions du corps réduisent leur activité. L'hypothyroïdie peut affaiblir la contraction des muscles du côlon, chargés de faire progresser les selles tout le long de l'intestin.
Il existe de nombreuses théories sur les causes de l'hypothyroïdie. L'une d'elles est l'auto-immunité provoquée par une attaque du système immunitaire croisée entre les cellules de la thyroïde et certains aliments ou certaines bactéries, et due à leur possible similitude protéique. Une autre théorie indique que les éléments toxiques de l'environnement et les toxines produites dans l'intestin sont responsables du mauvais fonctionnement de la thyroïde.
 

La manque de bile

Selon le Dr Campbell-McBride (1), lorsque la production de bile dans le foie n'est pas suffisante, les graisses ne sont pas digérées correctement et elles se combinent avec les selles pour former des « savons » dans l'intestin, qui s'unissent aux aliments et provoquent une constipation. 
Le plus souvent, l'absence de bile est due à des calculs biliaires. 
Les calculs biliaires se forment tout au long de notre vie. Au départ, ils sont petits et mous et peuvent facilement traverser les voies biliaires, jusqu'au duodénum, dès que l'on consomme des graisses. Une fois dans le duodénum, les calculs migrent jusqu'au gros intestin et sont éliminés dans les selles.
Chez certaines personnes, qui ont une flore intestinale anormale et une production d'acide chlorhydrique insuffisante dans l'estomac, le foie n'est pas suffisamment stimulé pour évacuer la bile dans le duodénum. Les calculs biliaires restent donc trop longtemps dans les voies biliaires et se calcifient. Lorsque, en surface, les calculs se chargent en sels de calcium, ils grossissent et leur structure devient dure et âpre, de sorte qu'ils ne parviennent plus traverser les voies biliaires.
Les calculs calcifiés peuvent déclencher une crise de colique biliaire, mais les calculs mous, même s'ils ont gros, ne causent pas de la douleur et ils ne sont pas détectables au rayon X.
Il existe différents traitements pour nettoyer le foie. Le Dr Campbell-McBride (1) suggère de prendre régulièrement le « milk-shake GAPS », une boisson faite de jus de légumes et de fruits, d'œufs crus et de crème aigre réalisée à la maison (ou d'huile de noix de coco).
Les autres traitements très célèbres sont ceux d'Andreas Moritz (3) ou celui du Dr Clark. Ceux-ci peuvent être administrés dès 4 ans si c'est nécessaire, mais mieux vaut attendre 10 ans, étant donné le mal-être qui résulte du nettoyage.
Selon Andreas Mortiz, la constipation n'est pas due aux graisses mal digérées issues des calculs biliaires, mais de l'absence même de bile. La bile est un laxatif naturel qui permet de nettoyer l'intérieur de l'intestin. Il semblerait que les graisses puissent aider à combattre la constipation. Elles lubrifient les parois de l'intestin et stimulent la sécrétion de bile.
 

La dysbiose intestinale : déficit de bactéries bénéfiques

Comme l'explique le Dr Campbell-McBride (1), le déséquilibre de la flore intestinale est l'une des raisons les plus fréquentes de la constipation.
Les bonnes bactéries de l'intestin, à savoir les souches Bifidus et les souches bénefiques d'E-coli, jouent un rôle essentiel dans la formation et l'élimination des selles. Elles produisent une grande quantité d'enzymes et autres substances, dont l'action stimule la paroi intestinale afin de produire des mucosités qui lubrifient les selles, de manière à ce qu'elles puissent progresser facilement. 
Il faudra alors rétablir la flore intestinale à l'aide d'un traitement nutritionnel, qui consistera principalement à éviter les aliments non tolérés et/ou malsains, à prendre beaucoup d'aliments contenant ces souches en abondance et, pourquoi pas, certains probiotiques. Dans le paragraphe consacré aux probiotiques, ce sujet sera traité plus en détails.
 

La dysbiose intestinale : Candida et autres bactéries

Certaines bactéries opportunistes de l'intestin, comme Candida Albicans, fabriquent un biofilm pour se protéger de l'action du système immunologique de la personne : anticorps, globules blancs, acide lactique, pH acide et autres substances qui peuvent l'éradiquer. Ce biofilm est une mucosité collante, qui recouvre les parois de l'intestin et empêche une motilité correcte, ce qui engendre une constipation.
Il existe une grande quantité de remèdes naturels pour lutter contre la candidose : les huiles essentielles d'origan et d'olive, des herbes comme le psyllium et le pau d'arco, certains micro-organismes bénéfiques comme saccharomyces boulardii et les probiotiques. Mais le plus important est d'éviter les aliments qui nourrissent les levures, principalement les glucides et les sucres qui ne sont pas digérés par l'organisme, comme le lactose.
Il est constaté par les naturopathes que certains aliments, comme les céréales qui contiennent du gluten et les produits laitiers, génèrent des mucosités dans l'intestin qui s'étendent généralement à d'autres parties du corps, comme les voies respiratoires. Le Dr Mouton (4) confirme aussi cette observation réalisée par d'innombrables naturopathes depuis très longtemps. 
En général, toute prolifération bactérienne produit des mucosités collantes dans l'intestin, qui empêchent le transfert des selles vers l'intestin. Les souches nuisibles d'E-coli est l'une de celles qui fabrique également un biofilm. Le clostridium est un autre exemple de bactérie qui se nourrit des protéines mal digérées et qui produit une inflammation aiguë avec des mucosités et du pus.
Le développement incontrôlé de ces bactéries opportunistes dans l'intestin est dû à divers facteurs. Pourtant, en général, il est dû à une antibiothérapie.
Il est possible de connaître l’état de la flore intestinal grâce a l’analyse microbiologique de selles ou de métabolites organiques urinaires.

Les parasites

Certains parasites sont suffisamment gros pour bloquer physiquement le passage des nutriments et des déchets en certains endroits de l'appareil digestif. Les infections parasitaires importantes des voies biliaires ou de l'intestin gênent la motilité intestinale, ce qui accroît les symptômes de la constipation.
 

Les intolérances

Les intolérances à certains aliments sont dues au fait que des fragments de leurs protéines entrent dans le flux sanguin car ils ne sont pas bien digérés. Les intolérances sont également dues au syndrome de l'intestin poreux. Ces petits morceaux de protéines engendrent une réponse du système immunitaire, une inflammation de l'intestin qui induit la constipation, probablement liée à l'obstruction.
Un analyse d’intolérances alimentaires permet d’élucider si ces intolérances sont présents.
 

Les facteurs psychologiques

Certains enfants et certains adultes subissent une constipation tellement importante que l'anus se craquelle et saigne pendant l'évacuation. La personne a alors peur d'aller aux toilettes. Il est important de ne pas en arriver à ce stade et de trouver un remède préalable, même s'il n'est que temporaire.
En ce qui concerne les enfants, leur apprentissage de la propreté doit se faire sans pression. Ils doivent être heureux et fiers d'apprendre à faire comme les grandes personnes. Il faut donc leur laisser le temps et respecter leur rythme d'autonomisation.
 

La sédentarité, le manque de repos, le stress 

Nous ne devons pas ignorer l'appel de la nature. Lorsque nous ressentons le besoin d'aller aux toilettes, il faut prendre le temps de le faire. 
Si l'on ne ressent pas ce besoin de manière naturelle, il faut passer un moment assis aux toilettes, de préférence le matin, et attendre que les muscles du côlon remplissent leur fonction. Programmez cet instant sur votre agenda.
L'exercice physique pratiqué régulièrement aide aussi à éviter la constipation. De même, lorsque l'on pratique un exercice physique intense, comme la course à pied, l'activité intestinale augmente. 
Le stress est aussi à l'origine d'une constipation, car il entraîne la sécrétion d'adrénaline et de cortisol : il place l'organisme en état d'alerte (réaction de lutte ou de fuite). Dans ce cas, l'énergie est concentrée dans les organes nécessaires à la lutte ou à la fuite, comme le cœur, les poumons et les muscles. Le système digestif est mis en veille car il n'est pas essentiel. Mais si la situation de stress dure et qu'elle devient chronique, les organes du système digestif sont pratiquement mis en sommeil, comme c'est le cas pour la motilité du côlon.

Les aliments

Les aliments pauvres en fibres

Comme nous l'indiquions dans cet article, il faut faire la différence entre deux types de fibres : les fibres solubles et les fibres non solubles, selon qu'elles sont capables ou non de se dissoudre dans l'eau. La majeure partie des fibres solubles absorbent l'eau et se transforment en un gel qui est fermenté par les bactéries de l'intestin, avec pour effet de ralentir la digestion. Ainsi, les sucres ingérés sous forme de glucides sont absorbés lentement et évitent le pic d'insuline et les cycles ultérieurs d'hyperglycémie et d'hypoglycémie. En revanche, la majeure partie des fibres non solubles produisent des selles plus volumineuses, elles passent par une fermentation très faible et ont pour effet d'accélérer la digestion, ce qui permet d'éviter la constipation.
Tous les aliments dérivés des plantes contiennent ces deux types de fibres en quantités variables. En règle générale, les aliments les plus riches en amidon comme les légumineuses, certains fruits et les tubercules contiennent une plus grande proportion de fibres solubles, tandis que la majorité des céréales, des légumes, des fruits frais et des fruits séchés contiennent plus de fibres non solubles, qui aident à lutter contre la constipation.
Les aliments riches en fibres accélèrent le passage des résidus alimentaires dans l'intestin, tandis que les aliments pauvres en fibres ralentissent ce transfert et diminuent la motilité de l'intestin, ce qui provoque une constipation.
Selon la théorie de l'Hygiène Naturelle de T. C. Fry (2), la constipation est due à la consommation d'aliments cuits, de produits animaux (viande, poisson, œufs, produits laitiers) et d'aliments présentant un excès de fibres (céréales, légumineuses, tubercules). 
L'Hygiène Naturelle (2) considère que les aliments adaptés à l'homme contiennent une quantité idéale de fibres. Mais même ainsi, si ces aliments sont transformés par la chaleur de la cuisson ou un autre type de transformation, comme le broyage ou le mixage, fibres et nutriments sont altérés et cessent d'être bénéfiques.
Selon l'Hygiène Naturelle la cellulose de certains aliments (céréales, légumineuses et tubercules) peut être abrasive et irritante pour la paroi intestinale et même boucher le passage des résidus fécaux. Les fibres sèches se cumulent donc dans le canal intestinal et soit le distendent soit rendent les parois plus rigides, ce qui provoque une constipation. En outre, cette cellulose gêne la bonne absorption des nutriments. En revanche, le système digestif extrait le maximum de nutriments des aliments avec une quantité appropriée de fibres (fruits et légumes) et laisse la cellulose intacte, laquelle est rapidement éliminée.
L'intestin humain est bien plus long que celui des animaux carnivores. Selon l'Hygiène Naturelle, la viande et le poisson ont tendance à se décomposer rapidement dans l'intestin et doivent être expulsés en peu de temps. Or, la viande est un aliment qui contient très peu de fibres, donc qui provoque la constipation.
Les produits fabriqués à base de farine raffinée provoquent également une constipation car ils ne contiennent pas de fibres. Cependant, on ne sait pas avec certitude si les céréales complètes permettent de l'éviter.
On lutte contre la constipation à l'aide d'un régime riche en fibres, c'est-à-dire en fruits et légumes. La grande efficacité de ces aliments pour combattre la constipation est liée à leur forte teneur en fibres et en eau, chose qui n'existe pas avec les tubercules, les légumineuses et les céréales complètes, qui contiennent beaucoup moins d'eau.
Ainsi, un consensus semble se dégager sur l'effet bénéfique des fruits et des légumes pour prévenir la constipation, ainsi que sur l'effet préjudiciable de la viande. Mais on ne sait pas avec certitude si les tubercules, les légumineuses et les céréales améliorent ou aggravent la situation.
 

La toxémie

L'Hygiène Naturelle défend également la théorie selon laquelle la constipation est une maladie et que, comme la majorité d'entre elles, elle provient d'une toxémie du corps due à une vie inadaptée (alimentation, repos, exercice physique, atmosphère, eau, soleil, mental, esprit, etc.). Cette toxémie induit un manque d'énergie, qui touche toutes les fonctions du corps et, parmi elles, la digestion et l'élimination des déchets.
Il n'est donc pas nécessaire de manger un aliment particulier pour le transit intestinal, un autre pour avoir une bonne vue, etc. Des aliments adaptés apportent à l'organisme tout ce dont il a besoin pour bien fonctionner et être en bonne santé. Lorsque l’organisme est en bonne santé générale, les intestins le sont aussi et le corps élimine sans problème les déchets du métabolisme, avec les fibres des aliments.
 

L'excès de calcium

Les compléments de calcium entraînent une constipation, ainsi que d'autres problèmes gastro-intestinaux comme des ballonnements, des gaz et des crampes, etc. Cela est dû au fait que ces compléments contiennent du carbonate de calcium inorganique provenant des roches, qui inhibe la sécrétion d'acide dans l'estomac. C'est pour cela que cette substance est également l'ingrédient principal de la majeure partie des antiacides. À noter que tous les antiacides produisent ces effets secondaires indésirables.
D'autres aliments riches en calcium non assimilable produisent également de la constipation. Les produits laitiers issus de lait pasteurisé contiennent, selon l'Hygiène Naturelle, un calcium qui n'est pas utilisable, car la pasteurisation le transforme en un minéral non assimilable qui, au contraire, peut produire des dépôts sous forme de calculs rénaux, de tendinites, des cataractes et, bien sûr, de la constipation.
 

La caféine, le chocolat et l’alcool

La caféine modifie l'appareil digestif de diverses manières. Il agit comme un diurétique, accélère la digestion et stimule le côlon. L'effet de ces actions varie en fonction d'autres facteurs et peut finir par entraîner un soulagement ou par aggraver la constipation.
Certaines études indiquent que la caféine provoque l'absorption d'une grande quantité de liquide dans le côlon, ce qui réduit l'humidité des selles, nécessaire à leur passage par cet organe. Les selles durcies par la déshydratation induite par la caféine provoquent ou aggravent la constipation. 
Pour éviter ce désagrément, mieux vaut prendre du café décaféiné ou des cafés allongés (style américain), voire boire beaucoup d'eau en même temps que le café.
D'autre part, certaines études indiquent que l'absorption d'eau lorsque l’on boit un café n'est inférieure que d'un tiers par rapport à la même quantité d'eau. En outre, la caféine stimule la contraction du côlon et donc la motilité intestinale.
De toute façon, la caféine est préjudiciable pour la santé à d'autres égards (stimulant, irritant pour l'intestin, addictif, etc.). La meilleure solution consiste donc à réduire ou, mieux encore, à éliminer le café.
Les boissons caféinées incluent le café, le thé noir, les sodas (Coca-Cola, Pepsi, Red Bull, etc.) et le thé vert si l'on est très sensible ou que l'on en boit des quantités importantes.
L'alcool, à l'instar de la caféine, peut déshydrater et causer une constipation.
On ne sait pas clairement si le chocolat contribue à la constipation. Il contient des tanins, qui sont astringents puisque, mis en contact avec la muqueuse de l'intestin, ils diminuent les sécrétions, ce qui entraîne une sécheresse des selles et une constipation. Mais l'effet des tanins est très inférieur à celui des aliments indiqués précédemment.
 

Les médicaments

D'autres médicaments ayant pour effet secondaire la constipation sont les antidépresseurs, les antiépileptiques, les antipsychotiques, les calmants opiacés (codéine et morphine), les diurétiques et les compléments en fer, entre autres. Consultez la notice de chacun d’eux.

Lire la suite: "La Constipation: Remèdes"

Bibliographie :

(1) “Gut and Psychology Syndrome”, Dr. Natasha Campbell-McBride
(2) “The Life Science Health System”, T.C. Fry
(3) “The Amazing Liver & Gallbladder Flush”, Andreas Moritz 
(4) “Ecosystème intestinal & Santé optimale”, Dr. Georges Mouton
(5) “Curso de farmacología clínica aplicada: estreñimiento”